Rencontrez nos LOVers - Lisa Lemmens

Qui êtes-vous ?

Je m'appelle Lisa. J'enseigne le néerlandais et l'anglais en cinquième année secondaire au Paridaensinstituut. Je suis également responsable de production chez fABULEUS. Je coordonne en coulisses l'équipe artistique qui crée les spectacles. Comme nous travaillons avec des jeunes, il est important de veiller à ce qu'ils se sentent bien, de rester en contact avec leurs parents et leurs écoles, afin que tout le monde soit impliqué dans la grande histoire de fABULEUS.

Est-ce un avantage d'être enseignante ?

Les deux métiers s'équilibrent très bien. Chez fABULEUS, il règne une mentalité ouverte, où chacun pense librement. Je m'occupe de la structure dont les jeunes ont besoin. Je suis proche d'eux, mais comme un enseignant, j'ai suffisamment de responsabilités pour être une sorte de point d'ancrage en cas de questions pratiques ou de difficultés.

À l'école, je remarque que je suis plus proche des jeunes que lorsque je ne faisais que donner des cours. Comme j'apprends à connaître les jeunes de fABULEUS d'une autre manière, je suis beaucoup plus conscient qu'ils sont tous encore en quête d'eux-mêmes. Qu'ils ne sont pas seulement jeunes, mais aussi intéressants et ambitieux. En tant qu'enseignant, on a tendance à l'oublier. On entre en classe, on doit donner le rythme et on voit souvent des jeunes dans un contexte où ils s'inquiètent pour leurs notes ou leurs examens.

Était-ce un choix délibéré de chercher d'autres horizons en dehors de l'enseignement ?

J'ai d'abord exercé les deux métiers séparément, mais il me manquait quelque chose dans chacun d'eux. Sur le fond, l'enseignement est extrêmement intéressant. J'aime apprendre, surtout au contact des élèves. Mais quand on enseigne à temps plein, le monde devient parfois petit.

Lorsque je travaillais à plein temps pour fABULEUS, je rencontrais constamment des gens avec de nouvelles idées. Nous créons des spectacles sur les sujets les plus fous. Mais mon travail là-bas est surtout très pratique, de soutien et émotionnel. Mon expertise professionnelle me manquait.

Est-il vrai que combiner deux emplois à mi-temps est plus difficile qu'un emploi à temps plein ?

Pendant les périodes de pointe, la combinaison est très difficile, mais la diversité qui en résulte en vaut largement la peine. Je peux compter sur des collègues formidables des deux côtés. Chez fABULEUS, ils me remplacent lorsque je ne peux pas être à l'école et, inversement, j'ai des collègues à l'école qui échangent une heure de cours avec moi lorsque je suis en tournée. Sans eux, je n'y arriverais pas.

Au sein du Lab Onderwijs x Cultuur, vous mettez explicitement cette combinaison en pratique. Comment cela se passe-t-il exactement ?

Cette année, nous avons expérimenté une collaboration entre le master en éducation de la LUCA School of Arts, le Paridaensinstituut et fABULEUS autour du spectacle « Remember my Name » de Mitch Van Landeghem.

Celui-ci traite des enfants stars et de l'authenticité, tant en ligne que hors ligne. Le spectacle montre comment les gens se laissent constamment diriger par leur entourage afin de correspondre à une image.

Les étudiants de LUCA ont développé un atelier autour du spectacle, qu'ils ont présenté aux élèves de troisième année secondaire de Paridaens. L'accent était mis sur les objectifs culturels du programme d'enseignement commun. Les élèves ont suivi un processus de création simple et ont réfléchi au spectacle.

Qu'est-ce que cette collaboration a apporté aux élèves ?

La valeur ajoutée pour eux est qu'ils font beaucoup plus que simplement aller voir une pièce de théâtre. Après la représentation, ils ont eux-mêmes des idées à ce sujet. Les étudiants ont veillé à toucher une couche plus profonde. Derrière les enfants stars que les jeunes connaissent aujourd'hui comme influenceurs sur TikTok et YouTube, il y a beaucoup plus que ce que l'on pourrait penser à première vue. C'est passionnant d'y réfléchir avec les élèves.

Les élèves ont ensuite mis ces connaissances en pratique. Ils ont créé de courtes scènes et des images mises en scène réfléchies, telles que des photos de paparazzi. Imaginez que vous êtes une star enfantine et que vous pouvez anticiper, que montrez-vous de vous-même et de quelle manière ? Que se passe-t-il si vous êtes photographié à l'improviste, qu'est-ce qui serait embarrassant et qu'est-ce que les gens ne doivent surtout pas voir ?

Comment les élèves et les enseignants ont-ils réagi à cette collaboration ?

Ce qui était intéressant pour les élèves, c'était de pouvoir discuter avec les éducateurs de fABULEUS, avec moi en tant que superviseur de la production et enseignant, et avec mes collègues. Ils ont ainsi reçu beaucoup d'informations.

D'un autre côté, c'était un véritable défi pour eux d'enseigner à une classe d'élèves de troisième année, qui ne sont pas tous nécessairement intéressés par le théâtre, dans un bâtiment qui n'est pas conçu pour accueillir des spectacles.

Mes collègues de Paridaens ont réagi avec beaucoup d'enthousiasme à cette approche totalement différente des objectifs pédagogiques. Les étudiants en art dramatique ont une vision beaucoup plus explicite de la raison pour laquelle ils font ce genre de choses qu'un professeur de néerlandais qui doit atteindre des objectifs assez vagues. Il a donc fallu trouver avec les étudiants un juste milieu où chacun pouvait s'inspirer mutuellement.

Dans votre travail pour fABULEUS, vos élèves ne sont jamais loin non plus. Qu'est-ce qui rend le métier d'enseignant si beau à vos yeux ?

Pour moi, c'est le processus que je traverse avec mes élèves. Au premier semestre, je travaille sur la structure et je suis assez stricte dans certains domaines, afin de clarifier les attentes. Après les examens de décembre, je sais que je peux approfondir le travail et aborder des thèmes plus complexes et plus sensibles. À ce moment-là, on sent qu'ils sont à fond et qu'ils apprennent. À la fin de l'année, j'ai de plus en plus souvent le sentiment d'avoir contribué à leur développement. Je me dis alors « fly birds ». Que le prochain groupe arrive !