Construire un glacier sur le Keizersberg
À propos de rêves plus grands que les montagnes, mais qui commencent pourtant sur la place..
Stefaan Vandelacluze veut réparer le monde. Non pas en faisant de grands discours, mais en imaginant avec audace. Il croit au pouvoir de la pensée artistique, des rencontres et du regard. Et parfois, très rarement, à la construction d'un glacier au cœur de Louvain.
Stefaan Vandelacluze : « Mon projet Comment construire un glacier ?, décrit dans Het Financiële Dagblad comme « une tentative de réaliser un glacier sur la Bondgenotenlaan ou le Keizersberg », n'est pas un gadget. C'est une proposition de dialogue, un manifeste performatif sur l'eau, le climat, l'art et l'espoir. Et oui, aussi sur le plaisir. »
« Je veux sauver le monde, mais en m'amusant un peu. »
Stefaan Vandelacluze : « Ce plaisir réside dans les rencontres. Dans les histoires. Dans l'idée que même une fleur entre les pavés de Louvain a quelque chose à dire. Je vis en partie dans un chalet dans les Alpes. La nature est ma première nature. Mais je la vois aussi en ville, dans les petites choses, dans ce qui est rebelle. »
« Mes idées vont loin. Des fontaines de glace en Inde aux tours construites par des drones à 3 000 mètres d'altitude. Des glaciers qui fondent aux installations de lait de nuages. Mais le fond est simple : l'art ne naît vraiment que dans le dialogue. Sans public, pas d'art. Le spectateur est tout aussi important que la peinture ou le marbre. La connexion n'est pas accessoire. C'est la condition sine qua non. »
« LOV2030 a suffisamment d'ambition folle pour vraiment changer les choses. Il repousse les limites. Il laisse place à l'imagination. L'imagination est ma matière première. Ma contribution à LOV2030 est donc une contribution d'imagination et de connexion. Ce n'est pas un projet qui « embellit » la ville, mais un projet qui la réveille. Une proposition aussi absurde qu'urgente. »
Stefaan Vandelacluze : « L'énergie nécessaire à ce glacier à Louvain est produite par un parc innovant de panneaux à hydrogène, qui sera ensuite donné au secteur culturel local. Celui-ci deviendra ainsi d'un seul coup neutre en CO2. »
« Ainsi, le projet contribue non seulement à la sensibilisation au changement climatique, mais aussi à la durabilité structurelle du paysage culturel. Le glacier devient une scène, un miroir, un manifeste fondu, mais aussi un terrain de jeu pour les enfants et les jeunes pendant les vacances de Noël. »
« Les scientifiques excellent à améliorer les processus, mais pas à en créer. C’est là que les artistes interviennent : ils doivent collaborer avec les scientifiques. Chaque période d’art florissant précède une prospérité. »
Stefaan Vandelacluze : « Le glacier est plus qu'une expérience écologique. C'est une œuvre d'art démocratique qui invite à la participation, au dialogue et au changement de système. Le projet brise les silos entre l'art, la science, la politique et l'industrie. Il invite les citoyens, les universitaires et même les entreprises pétrochimiques à prendre leurs responsabilités et à rêver à nouveau. »
« Même si le glacier n'est jamais « réellement » construit, le projet a prouvé sa force : il mobilise l'imagination comme source de résistance et de connexion. Il met le doigt sur la plaie, mais montre aussi des pansements inattendus. »
« Nous pouvons retourner dans le passé pour nous sauver ou essayer de réparer les dégâts dans le futur. Nous avons tout gâché, mais je crois en la façonnalité du monde. »